Les voitures autonomes d’Apple n’ont pratiquement pas roulé en 2019

Nicolas Furno |

Apple fait partie des entreprises autorisées à effectuer des essais avec voitures autonomes en Californie. Cette autorisation l’oblige toutefois à signaler auprès du DMV californien le nombre de véhicules qui ont été sur la route ainsi que le nombre de kilomètres parcourus. Et pour Apple, ces deux chiffres ont nettement baissé entre 2018 et 2019, comme le rapport de l’organisme le montre.

Sur l’année 2019, seuls 23 véhicules modifiés par Apple pour la conduite autonome ont circulé sur les routes californiennes, alors que l’entreprise en a enregistré 69. Ces SUV Lexus ont roulé sur 7 544 miles (12 140 km), contre 79 754 miles (128 350 km) en 2018. C’est 10,5 fois moins de distance parcourue sur une année et une preuve indéniable que le programme a tourné au ralenti en 2019.

La dernière génération de véhicule autonome Apple, en juin 2019 (photo The Last Driver License Holder).

Le projet Titan n’a pas disparu au sein d’Apple, mais ses ambitions sont nettement plus modestes qu’il y a encore quelques années. C’est en 2016 que la firme a choisi de freiner ses ambitions en matière de voiture autonome et les effectifs dédiés au projet ont fondu, même si Tim Cook a confirmé en 2017 travailler sur la conduite autonome. Il y a un an encore, ce sont 190 personnes qui ont quitté le groupe de travail, peut-être en majorité des opérateurs qui conduisaient les véhicules de test.

Le rapport du DMV donne également une idée des avancées technologiques des entreprises qui font rouler des véhicules autonomes sur les routes de la Californie. Les constructeurs doivent signaler le nombre de désactivations du système de conduite automatique, c’est-à-dire le nombre de fois qu’un conducteur humain a repris la main. Sur ce point, les progrès pour Apple semblent fulgurants : sur l’année 2018, l’entreprise de Cupertino avait comptabilisé plus de 544 désactivations par mille kilomètres de conduite, soit une tous les 1,8 km en moyenne. En 2019, Apple n’a signalé que 64 désactivations, soit un petit peu plus de 5 par 1000 km.

Derrière cette progression qui semble presque incroyable se cache une réalité qui empêche les comparaisons : chaque constructeur peut décider des critères précis pour signaler une désactivation. Certains ne le font que si le système de conduite autonome est totalement à l’arrêt, d’autre dès que le conducteur doit toucher le volant. L’an dernier, Apple avait justement indiqué au DMV qu’elle suivait une approche très conservatrice en la matière.

Cette division par plus de dix des chiffres rapportés pourrait signaler qu’Apple a suivi une autre approche pour cette année. Mais comme elle a aussi fait nettement moins rouler ses voitures autonomes, ces chiffres sont peut-être moins fiables. Quoi qu’il en soit, la firme de Cupertino reste encore très loin des meilleurs acteurs du secteur : en 2018, Waymo (Google) avait signalé uniquement 0,06 désactivation par mille kilomètres, soit près de 18 000 km parcourus en toute autonomie.

Si vous vous posiez la question, Tesla ne participe pas au programme. Enfin techniquement si, mais le constructeur spécialisé dans l’électrique n’a enregistré qu’un seul véhicule autonome et il ne le fait même pas rouler…

avatar backfromcharly | 

Ok vu

avatar Scooby-Doo | 

Projet Titan qu'ils nous disaient...

Okay la montagne a accouché d'un souriceau et dans la douleur.

Dire que l'on voyait des illustrations de véhicules pommés futuristes imaginés par des designers en herbe en mal de sensationnalisme et de reconnaissance.

Cela va finir en software pure cette histoire avec même pas un bout de châssis ou de pneumatiques à l'horizon.

Si en plus elles font du surplace, le software risque pas de s'améliorer !

avatar eleodie | 

@Scooby-Doo

Waouh puisque tu es en 2022.
Tu sais si le PSG dépassera les huitième de finales ?

Un projet au ralenti ne veut pas dire qu’il ne donnera rien.
Même si je te rejoins sur l’emballement de l’époque un peu exagéré..

avatar Scooby-Doo | 

@eleodie,

Où ai-je écrit que c'était un flop, un projet mort, une impasse ?

Je dis juste que d'une montagne, nouveau constructeur automobile mondial de voitures autonomes, nous sommes arrivés poussivement à un fournisseur de logiciel embarqué !

Et si cela fonctionne parce que chez Tesla, c'est vraiment pas au point !

PS : je regarde pas le foot mais le rugby.

avatar naas | 

Tesla se sert des voitures vendues pour améliorer son logiciel, pas étonnant qu’il ne se serve pas d’une voiture. Ce qui est étonnant c’est que les constructeurs n’ont pas compris que seule l’accumulation de données permet de faire un logiciel qui puisse répondre aux situations réelles qui sont tellement diverses que l’expérience seule ne suffit pas.

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