Le « père de la pièce jointe » n'a pas voulu travailler avec Steve Jobs

Mickaël Bazoge |

Si Steve Jobs avait réussi à débaucher Nathaniel Borenstein, nul doute que cela aurait profondément changé notre manière d'utiliser les courriels. Ce dernier n'est autre que l'inventeur du protocole MIME, qui étend le format de données des courriels afin de supporter différents codages (comme l'ASCII étendu, l'UTF, etc), ou encore des contenus non textuels. Le 11 mars 1992, il a envoyé la première pièce jointe. Autant dire que Borenstein est une vraie pointure; ses travaux ont suffisamment impressionné Steve Jobs pour que le fondateur d'Apple, à l'époque en rupture de la société qu'il avait créée quelques années plus tôt, veuille l'avoir à ses côtés chez NeXT.

Crédit Christian Sinibaldi / The Guardian

En 1985, Borenstein est le jeune récipiendaire d'un Ph.D en sciences de l'informatique de l'université Carnegie Mellon. Il y a passé une partie de son temps à développer un nouveau programme de gestion de courriels permettant d'intégrer des images dans les messages. Quand cette technologie a commencé à intéresser les grands noms de l'industrie de l'époque, « un gars du nom de Steve Jobs est arrivé, il a vu notre système d'e-mails, et il a essayé d'embaucher toute mon équipe ».

Une proposition intéressante de prime abord, mais « personne ne voulait travailler pour lui ». Ce n'est pas une question de manque de respect, bien au contraire. Mais même si « je l'admirais énormément », Jobs était « une personnalité totalement dominatrice. Si vous travaillez pour Apple et que vous étiez en désaccord avec Steve Jobs, vous perdiez, que vous ayez raison ou pas. Et personne ne peut avoir toujours raison », explique Borenstein au Telegraph.

L'autre problème est que l'ingénieur partage la même tendance que Steve Jobs… Il juge qu'il n'aurait pas fait long feu chez NeXT. « J'étais une des rares personnes que je connaissais qui pouvait lui tenir tête ». Steve Jobs et ses équipes se sont d'ailleurs inspirés des travaux de Borenstein pour concevoir le logiciel NeXTMail. Et c'est « OK pour moi : l'imitation est la forme la plus sincère de la flatterie, n'est-ce pas ? »

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avatar Mathias10 | 

Il a aussi crée indirectement le fameux
"Avec la pièce jointe c'est mieux" :-)

avatar DG33 | 

@Mathias10 :
Quel à propos ! Merci.

Nota : il suffirait d'un test sur la présence de mots clés dans le corps de l'eMail (ci-joint PJ pièce-jointe attaché etc) avec alerte comme il y en a parfois pour l'absence de titre ou de message.
Je file déposer le brevet.

avatar bigham | 

Ça existe déjà.

avatar hmmmr | 

@DG33 :
Gmail fait ca

avatar Johnny B. Good | 

Vu le nombre de fois où Jobs a radicalement changé d'avis, je pense que l'avis de ce monsieur est à côté de la plaque.

Que peut-il en savoir de toute façon, puisqu'il n'a justement pas bossé avec.

avatar simnico971 | 

@Johnny B. Good :
Toi non plus j'ai envie de dire ;)

avatar Johnny B. Good | 

@simnico971 :
C'est d'ailleurs pour ça que personne ne publie mon avis.

Mais encore une fois, les faits (pas mon petit avis, les faits) lui donnent tort.

avatar melvyn71 | 

"explique Borenstein au Telegraph"

L'inventeur de la pièce jointe interviewer par un télégraphe ... Par mail sa aurait été mieux \o/

-> je sais, je sort ...

avatar lamainfroide | 

@Melvyn71 :
J'adore.

avatar DouceProp | 

Hi hi.

avatar mistermicro.fr | 

Bravo a ce monsieur, car si il avait bossé pour SB, comme beaucoup de choses, ça serait devenu un truc totalement propriétaire et bardé de brevets empêchant son expansion

Juste pour info, il existe au moins dans Thunderbird, un plug-in qui teste si on n'oublie pas la pièce jointe évoquée dans le texte du mail... et vous alerte au moment de l'envoi de l'absence de la PJ

avatar Johnny B. Good | 

@mistermicro.fr :
Ou alors ça serait devenu un machin bien foutu et sécurisé.

Allez, qui veut se joindre au concours de trolls ?

(ah et SB, c'est pas le même Steve, soit dit en passant. Il criait un peu plus sur scène.)

avatar mmarc | 

Nous avions des pièces jointes entre logiciel de mail NeXT dès sa sortie en 1989 (et présenté en 1988).
La première pièce jointe envoyée Nathaniel Borenstein date de 1992, et ce n'est pas une affaire délirante technologiquement (je ne me rappel plus le nom du developpeur de NeXTMail mais il a écrit le système de pièce jointe de NeXTMail extrêmement rapidement). Du coup j'ai des doutes sur cette histoire.

avatar kertruc | 

@mmarc :

Ça vaut de creuser ce que tu dis. Peux-tu contacter l'auteur de l'article ?

Parce que si ce que tu dis est vrai, l'intégralité de l'article est bidon... et Macgé devient un site qui publie des infos sans les vérifier.

avatar John Maynard Keynes | 

@kertruc

Parce que si ce que tu dis est vrai, l'intégralité de l'article est bidon... et Macgé devient un site qui publie des infos sans les vérifier.

Il y en a vraiment qui doute de rien et n'ont pas une once de vergogne :-(

MacGe à aussi inventé l'université Carnegie Mellon University, l'Andrew Project et l'existence de Ned Freed, Jim Morris, Einar Stefferud, ldu PARC ...

Passé les bornes, il n'y a plus de limite :-(

avatar Seccotine | 

Selon wikipedia:

Originally Internet SMTP email was 7-bit ASCII text only, and attaching files was done by manually encoding 8-bit files using uuencode, BinHex or xxencode[9] and pasting the resulting text into the body of the message.

Modern email systems use the MIME standard, making email attachments more utilitarian and seamless. This was developed by Nathaniel Borenstein and collaborator Ned Freed[10][11] with the first MIME email attachment being sent by Nathaniel Borenstein on March 11, 1992[12] and the standard being officially released as RFC2045 in 1996.

With MIME, a message and all its attachments are encapsulated in a single multipart message, with base64 encoding to convert binary into 7-bit ASCII - or on modern mail servers running Extended SMTP, optionally full 8-bit support via the 8BITMIME extension.

En gros ça existait déjà avant 1992, mais avec le protocol MIME c'est devenu plus facile.

avatar John Maynard Keynes | 

@Seccotine

Pas vraiment avant MIME, la "pièce jointe" était intégrée dans le corps du message et ne méritait ainsi pas réellement le qualificatif de "pièce jointe" ;-)

Tu avais un truc de ce genre visible dans le corps de ton message (Là c'est codé via BinHex) :

:$f*TEQKPH#jdCA0d,R0TG!"6594%8dP8)3#3"!&m!*!%EMa6593K!!%!!!&mFNa
KG3,r!*!$&[rr$3d,BQPZD'9i,R4PFh3!RQ+!!"AV#J#3!i!!N!@QKUjrU!#3'[q
3"&4&@&483N)f!3#Xaj6bV-H8mJ!!!B3!N!0"!*!$[3#3!cR@iiY)!*!'[I%4!!J
Fp$X%X3@J!mZE6!GRiKUi$HGKMf0U61S46%i1"AB!TI,fLl!d1X3RDDE8ALfTCbM
8UP9p4iUqY-0k4krHpk9XK@`rbj2Ti'U@5rGH@+[fr-i4T6-qXpfl26,k!H5$Nml
TIkI'(l3GI4)f8mII&01CNEbC2LrNLBeaZ1HG@$G8!Z6"k)hh,q9p"r6FC*!!Se"
(ic,Pd(4(b`pflKC`H1&JN5)GVX3mREdH55[l`%`Yhp%q092c`A(hPV)!83Dr&f4
$$L#I1aM-"VjqV-q$34KQq6$M$f8#,Zc,i),!(`*ZN!$K$rS!LA%3cL+dYi"@,K(
Z"`#3!fKi!!!:

Certains clients mail détectaient le header de la partie codant un fichier et le présentait de manière plus élégante, mais cela restait un relatif bricolage pour joindre un fichier à un message.

Avant MIME le concept même de document attaché n'était pas formellement supporté, nous étions dans des palliatif à cette absence.

avatar mmarc | 

Les pieces jointes de NeXTMail apparaissait exactement comme aujourd'hui, cad traité, au sein du corps (texte enrichie) ou à la fin (pièce jointe). Il y avait un en-tete pour indiquer qu'il s'agissait d'un élément à traiter comme non-textuel à décoder (encodage 7bits comme indiqué précédemment).
Et aujourdh'ui les piece jointes sont biens dans le message, pas dans en dehors, meme si c'est à la fin (et pas toujours selon les mailers si j'ai bien vu), et il y a comme sur next à l'époque un en-tete pour indiquer qu'il s'agit d'une pj.
Bref la "bidouille" est a peut près la meme hier sauf qu'aujourd'hui c'est standardisé.

avatar John Maynard Keynes | 

@mmarc

Bref la "bidouille" est a peut près la meme hier sauf qu'aujourd'hui c'est standardisé.

Pour qui reste à la surface des choses sans doute mais conceptuellement l'introduction de MIME change profondément la donne.

Toujours surpris de la focalisation sur la part immergée de l'iceberg qu'on certain et le déni profond de tout ce qui est sous-jacent et conceptuel :-(

L'informatique c'est la gestion de l'abstraction avant toute chose.

Avant MIME le concept même de pièce attaché n'existait tout simplement pas d'un point de vu formel.

En temps qu'objet la structure d'un mail a profondément changer avant et après MIME.

Mais bon on peut aussi considérer que tout en informatique n'est qu'un tas de bit et oublier complètement que tout n'y est que question de signifiant par construction et de codage.

L'illusion d'une chose n'est pas cette chose.

avatar mmarc | 

Je pense que tu n'as jamais essayé NeXTMail, ni vu sous l'iceberg d'un mai envoyé avec.
Etant informaticien et programmant des simulations pour un labo de maths, je manipule un peu ce qui est "conceptuel".
Toujours surpris de rendre l'autre "abruti" comme argument. C'est dans l'air du temps

avatar John Maynard Keynes | 

@mmarc

Je pense que tu n'as jamais essayé NeXTMail

Et tu penses mal, NeXT fût pour moi un choc, mais là n'est pas la question ;-)

Etant informaticien et programmant des simulations pour un labo de maths, je manipule un peu ce qui est "conceptuel".

Je ne suis pas très fan des arguments d'autorité sur un forum, cela ne sert à rien ;-)

Donc tu ne devrais pas avoir de pb à comprendre la profonde différence existant entre un format ne spécifiant qu'un usage en mode texte sans aucune autre structuration et un autre définissant clairement la structuration d'un objet et ses diverses fonctionnalités.

Dans un cas nous sommes dans un usage détourné pour suppléer à des limitation qui tient du bricolage et du consensus plus ou moins mou sur ce détournement. Dans l'autre nous sommes dans une spécification univoque où les entités manipulées sont formellement définies et structuré.

Le fait qu'in-fine tout cela se termine en agrégat de bit ne change rien à l'affaire : Il y a une immense différence entre un contenu non formellement spécifié et un contenu l'étant.

Toujours surpris de rendre l'autre "abruti" comme argument.

Je ne te prend nullement pour un abrutis, rien dans tes propos le laisse supposer, par contre tu restes ici, peut-être par orgueil, à la surface des choses sur des questions qui ne tienne pas de l'opinion ;-)

MIME est quelque chose de très important et le fait qu'on pouvait avant son existence simuler certaines de ses fonctionnalité de manière assez inélégante ne change rien à l'affaire.

Ce n'est pas pour rien que MIME a si largement était adopté, il donnait une solution plus sérieuse à ce qui tenait avant du bricolage franchement boiteux.

avatar John Maynard Keynes | 

Bon la personnalité et le caractère du monsieur font que la subordination à une autorité n'est pas sa tasse de thé, rien de bien original là dedans.

Il a fait le choix d'une carrière compatible avec cela c'est fort légitime et compréhensible, pas de pb.

Par contre, la stigmatisation de Jobs en filigrane tient de la posture, par définition un patron est un homme qui impose et assume ses visions, ses stratégies, ses arbitrages, ses valeurs ...

Jobs n'était pas plus dictatorial que la plus grande part des personnes exerçant ce type de responsabilité, du moins durant la seconde partie de son parcours.

Par contre c'est bien plus visible pour Jobs de part son implication très forte et passionée dans le développement des produits, ce qui est atypique pour un patron et reste une de ses grandes spécificités.

Pour finir le gars se fait gentiment mousser en se présentant comme : celui qui a dit non à Jobs et qui aurait été le seul à pouvoir lui tenir tête.

Un rien mégalomane et surtout une grande contre vérité : nombreux sont ceux ayant dit non à Jobs et lui ayant tenu tête.

avatar rikki finefleur | 

Il connait certainement mieux jobs que vous.
Vous l'avez rencontré jobs ?

avatar John Maynard Keynes | 

@rikki finefleur

Vous l'avez rencontré jobs ?

Oui mais cela n'à pas d'importance ici.

Jobs ne pratiquait pas la guérison des écrouelles.

Jobs n'est pas le ressort de mes propos, c'est juste un exemple de fait bien plus large de rapport humain dans le cadre d'une subordination.

Pour le reste, le bonhomme dans le cas qui nous intéresse ne peut prétendre à une connaissance profonde de Jobs, même
ceux qui ont travaillé des années avec lui considèrent ne pas vraiment le connaitre totalement.

Par contre ce que je met en avant est assez classique en terme de RH, voir fort banal et ne se nourrit que très peu des traits de caractère spécifique de SJ : Le coeur de mon propos se focalise sur la nature profonde de la grande majorité des chefs d'entreprises nullement sur le cas particulier de SJ.

avatar rikki finefleur | 

De la grande majorité n'est pas un cas particulier.
Tu connais tes collègues ? Oui je l’espère , tu sais si ils sont cons ou pas.
Et tes collègues ne sont pas l'ensemble des collègues du monde entier.
SJ peut être très bien un enfoiré et un pauvre type, et ce, comme certains patrons, ce qui ne l’empêche d'avoir de la réussite comme certains patrons aussi.

A te lire , on dirait souvent les paroles d'un commercial défendant sa boite sur des forums.

avatar John Maynard Keynes | 

@rikki finefleur

Je n'ai pas des collègues mais des collaborateurs :-)

Pour le reste, je ne vois pas vraiment où tu veux en venir ?

Si tu crois que je fais une généralisation, il y a des chances que tu te trompes assez lourdement.

S'il y a bien une chose qui est largement étudiée, documentée, analysée ... c'est bien le profil des entrepreneurs, des patrons, des dirigeants

Et étrangement les bisounours sans caractère, ni relief, ni personnalité ne sont pas très représentatif de cette engeance.

There's room at the top they are telling you still
But first you must learn how to smile as you kill
If you want to be like the folks on the hill
A working class hero is something to be
A working class hero is something to be

;-)

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