Google et la presse signent un accord a minima

Anthony Nelzin-Santos |

La presse française a finalement trouvé un accord avec Google, mettant fin à un bras de fer qui durait depuis plusieurs mois sur fond de chantage au redressement fiscal. Cet accord consacre pourtant Google comme le grand gagnant des négociations : la firme de Mountain View évite un paiement au clic, tandis que la presse française accroît sa dépendance au géant de l’internet.






Le président de la République, François Hollande, a rencontré une nouvelle fois le président de Google, Eric Schmidt, avant d’annoncer la signature de cet accord a minima à l'Élysée.




L’Association de la presse d’information politique et générale n’a pas obtenu un paiement au clic : Google s’est plutôt engagé à créer un fonds « pour l’innovation de la presse numérique » doté de 60 millions d’euros. Une broutille en comparaison du redressement fiscal qui attendait la société (près d’un milliard d’euros) et de ses bénéfices en 2012 (10,74 milliards de dollars).



Ce fonds doit faciliter les investissements technologiques et « la transition vers le numérique » des titres concernés, quoi que cela veuille encore dire en 2013. Un nouvel accord devra survenir lorsque ce fonds sera vide, une autre manière de dire que cet accord-ci ne résout rien sur le fond. Au moins bloque-t-il la création d’un nouveau droit voisin sur l’indexation.



Il est accompagné par une mesure qui permettra aux éditeurs français d'« augmenter leurs revenus en ligne en utilisant [la] technologie de publicité de Google ». Autrement dit, l’Association de la presse d’information politique et générale renforce volontairement sa dépendance à la publicité en ligne et particulièrement à celle fournie par Google.



Il ne s’agit ni plus ni moins que du scénario du pire qui avait été imaginé par le Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne (Spiil), par la voix de son président Maurice Botbol :




« La presse est déjà totalement dépendante de Google au niveau de l’audience, si à cela on ajoute une dépendance économique, Google pourra décider de tout. »




Les contours de cet accord doivent encore être précisés. Il ne concerne que la presse d’information politique et générale, régionale ou nationale. Selon PCInpact, les sites people en sont donc exclus, mais pas les pure-players du Spiil, qui devraient pouvoir en bénéficier. La situation des sites spécialisés n’a pas encore été clarifiée.

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@béber1 +1000
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@pacou : 'Apprenez donc à lire avant de m'agresser ' Je ne vois pas dans mon argumentation la moindre trace d'agression. À moins que vous ne considériez le fait que je ne sois pas d'accord avec vous comme une agression. Vous affichez par contre un certain mépris pour mes idées de gauche. C'est pas grave, j'y suis habitué. Ça fait des années que je me fais traiter de salaud de gauchiste par les mêmes qui s'offusquent qu'on leur propose des idées progressistes. Je n'ai rien contre la réussite de Google. Mais je suis entrepreneur et je paye mes impôts comme beaucoup d'autres. Je trouve injuste que les entreprises qui enregistrent les plus gros profits n'en payent pas. Ce n'est pas une réaction patriotique mais du bon sens. J'ai exactement la même réflexion pour les entreprises françaises. Google, à mon sens, profite malhonnêtement d'un système. Mon action citoyenne est donc d'utiliser Bing plutôt que Google, DailyMotion plutôt que YouTube etc...
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@pacou : 'Et l'accord ne change rien : Google ne paiera toujours pas d'impôts puisqu'on le laisse faire.' Je suis bien d'accord et c'est ça qui doit changer.
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@pacou : 'Quand au mécanisme de la TVA, je le connais parfaitement, mais vous ne faites que chercher des arguments qui ne tiennent pas. À la fin cette TVA est payée sur ces prestations, d'une manière ou d'une autre.' Ce n'est pas un argument mais un fait. Il n'y a pas à payer 3 fois le même impôt. Le mécanisme de la TVA est parfaitement clair. Je propose une idée pour plus de justice parce que dans la situation actuelle le système ne garantit pas une juste répartition des charges. Comme je l'ai expliqué plus haut, Google est dans l'exacte position du camionneur qui ne paye pas son ticket d'autoroute, et ce n'est pas juste. Ce n'est ni plus ni moins que de la fraude.
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@pacou : 'C'est aux Etats qu'il faut s'en prendre, et a des boîtes comme free qui ont tellement cassé leurs marges quelles pleurent, maintenant. ' Free pleure ? De où ça sort ? C'est effectivement aux États de faire leur boulot, légiférer et faire appliquer la même loi pour tous. Je ne demande rien d'autre.
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@pacou : 'À la fin de votre justice, avant le procès, on connaît le coupable : Google' Oui Google est coupable de ne pas payer ses impôts. Je réclame donc justice pour toutes les PME du monde qui tiennent leurs pays à bout de bras pendant que d'autres s'engraissent et engraissent leurs dirigeants sans jamais rien payer. Je m'indigne qu'on laisse faire ça. Je m'indigne qu'on ait pas encore trouvé de solution à l'exil fiscal qui appauvrit toujours plus les pays, et pas seulement la France. Il n'y a rien d'utopiste dans le fait d'imposer les multinationales sur les revenus par pays, plutôt que dans le pays où ils ont déposé leur faux nez. Et ça n'engage même pas la libre concurrence ou le capitalisme, pas plus que la mondialisation.

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